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La vie sans voiture(s)

Bruno Clémentin Bruno Clémentin


Président de l'Institut d'études économiques et sociales pour la Décroissance Soutenable.
Site internet: http://www.decroissance.org/

Bruno Clémentin a publié 4 article(s)



Mobilité, Technique et Développement

Un séminaire d’histoire de la mobilité s’est tenu le 5 avril 2012 à Paris. Dans le cadre du thème « mobilité et démocratie », Timothée Duverger de l’Université Bordeaux III et Bruno Clémentin du journal La Décroissance sont intervenus sur le sujet « Mobilité, technique et développement ». Lire la suite »

Ecologie, automobile et les mots pour le dire

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Le langage est la capacité d’exprimer des opinions. Un écrit « dit » ce qu’il dit avec ses mots et rien d’autre. J’appelle un chat un chat, un individu qui tue un tueur avec une arme, un soldat sous les ordres qui tue un tueur légal avec une arme et un automobiliste responsable d’un accident mortel, un tueur avec une automobile. Lire la suite »

Dix objections majeures à la civilisation de l’automobile individuelle


Compression de voiture, César, 1960

Dix objections majeures à la civilisation de l’automobile individuelle

I – Un bilan de guerre mondiale. 30 millions de morts au XXe siècle. Aujourd’hui : 1 200 000 tués/an(1).

II – Le nombre de tués est structurel. Un tué/10 000 habitants. La Chine, émergeant du sous-développement, a égalé les USA (45 000, 1,5tué/10 000h). Depuis, la Chine a progressé à 100 000 tués/an (seulement 0,7mort/10 000h). Personne n’envisage un changement d’échelle, un facteur 10 de réduction. Les pays cités en exemple, Suède et Royaume-Uni, sont à 0,5-0,6 tués/10 000h.

III – Tuer avec une automobile n’est pas répréhensible. Si cela survient dans le cadre du Code de la route (la Convention de Genève de cette guerre mondiale non déclarée). Ce n’est pas un vrai meurtre, même si cela fait de vrais morts. C’est la fatalité ou involontaire(2).

IV – Une gestion guerrière du moindre conflit. La propriété privée et la puissance place le conducteur en position et sensation de pouvoir absolu dans l’instant. Les statistiques rejoignent les faits divers : conquête et primauté de l’espace, sacralisation(3) de l’engin, maintien à l’état neuf (immaculé ? virginal ?).

V – Des milliers de charges de cavaleries lourdes. Du matin au soir, à peine éveillé ou bien fatigué, avec pour toute formation quelques heures d’apprentissage, le conducteur est pourtant dans la position d’un officier de cavalerie chevronné. Sa liberté individuelle de déplacement ajoutée à une cuirasse métallique intégrale(4), la puissance(5) – qui s’évalue en dizaines de chevaux – tous ces fruits du progrès alignés, voila un remake d’aucune guerre connue ! Des milliers et des milliers de charges de cuirassiers dans toutes les directions, les unes après les autres, sur le même champ de bataille !

VI – Le pétrole, c’est la guerre(6). Depuis cent cinquante ans, il n’y a pas d’autre source d’énergie plus pratique que le pétrole (1864). Le pétrole n’est ni produit ni inventé, nous l’avons trouvé. Il n’y a pas d’alternative opérationnelle à cette énergie fossile non-renouvelable. Ni pour les centaines de millions d’automobiles, ni pour les centaines de millions à venir. Les bio-carburants nécessiteraient des surfaces cultivables déjà utilisées(7).

VII – L’automobile est un engin de guerre. (GM, Ford, Renault, Mercedes, Volvo, Fiat, Nissan, etc. en produisent tous). Un slogan des résistants Afghans contre les Soviétiques disait : « Toyota(8) is good for the people’s fight ». L’expansion du commerce mondial (9) en a facilité l’acquisition en parallèle à la dissémination des armes de petits calibres, permettant tous les micro-conflits. Le véhicule à la mode, le 4×4, est la déclinaison de la Jeep, véhicule d’intervention rapide, conçu pour l’armée américaine en 1941.

VIII – Un système de privilèges et d’octroi. Le réseau routier est structurellement inéquitable. Acquis par l’expropriation, facteur de remembrement destructeur, il fonctionne par l’exclusion temporaire basée sur des droits d’accès économiques ou réglementaires. Lorsque toutes les automobiles sortent en même temps, les routes sont bloquées. La liberté individuelle, la sécurité des occupants, l’amélioration de la qualité de vie, le coût individuel des déplacements sont à évaluer face à la réalité : les embouteillages, les coûts réels élevés, l’insécurité du piéton, les coûts collectifs masqués de la pollution mortelle(10).

IX – La communion envers une divinité de la mort, la Vitesse. Les mal nommées sports mécaniques, le spectacle de l’automobile, sont basés sur elle. Ces mises en scène d’une mauvaise conduite et du gaspillage font des morts parmi les participants et les spectateurs, volontaires ou non comme dans le cas des rallyes et autres trophées imposés chez les sous-développés. C’est la vitesse qui donne du sens(11) à l’usage de l’automobile. Les fabricants et leurs employés publicitaires font tout pour contourner la réglementation, avec un argumentaire augmenté d’une dimension féroce(12). Parlait-on de l’aérodynamisme d’une charrette à boeufs ou de la capacité d’accélération d’une diligence ?

X – Une guerre totale contre le monde vivant. Pour la conquête de l’espace, à la ville et à la campagne, à l’arrêt et en mouvement(13). La « feraillo »-masse automobile (plus d’un demi milliard de véhicules pesant une tonne en moyenne) dépasse maintenant la biomasse humaine, en poids et en volume (une automobile à l’arrêt occupe plusieurs m3). Dès qu’elles bougent, c’est un multiple du volume par la vitesse, excluant dans cet espace/temps(14) tout autre objet ou être. Lire la suite »

Les innommables

Les innommables

Les assassins et les meurtriers sont nommés par le Code pénal mais les responsables de 5000 morts par an dans notre pays ne le sont pas. Lire la suite »