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La vie sans voiture(s)

Une pétition de combat (sur les gaz de schistes)

La bataille contre l’exploitation des gaz de schistes en France commence. Il y a une pétition. Je n’accorde pas une importance démesurée aux pétitions, mais je viens de signer celle dont le texte figure ci-dessous, que je lance avec José Bové et une poignée d’amis. Lire la suite »

Gaz de schiste : la résistance s’organise

Les lourds investissements qui iront à la recherche et à l’extraction du gaz de schiste, c’est autant de millions, voire de milliards d’euros en moins pour l’efficacité et la sobriété énergétique, les énergies renouvelables, les modes de transports alternatifs, la relocalisation de l’économie. Lire la suite »

Sables bitumineux : l’Union Européenne complice du Canada?

Votre addiction au pétrole est en train de nous tuer

Ce mercredi 5 mai se tient à Bruxelles un sommet UE-Canada. Les dérèglements climatiques sont au programme. Nous pourrions légitimement attendre de l’Union Européenne, en quête de leadership sur le climat, qu’elle interpelle vivement le premier Ministre canadien, Stephen Harper, qui sera par ailleurs l’hôte du prochain G20 (Toronto – 27 et 28 juin). En effet, le gouvernement canadien refuse toujours de s’engager sur de véritables politiques de réduction d’émissions de gaz à effets de serre (GES) tout en facilitant l’extraction du pétrole le plus polluant de la planète dans les sables bitumineux d’Alberta. Lire la suite »

Marées noires : tous responsables

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Et voilà qu’une nouvelle marée noire souille les côtes des Etats-Unis. Suite à l’explosion d’une plateforme pétrolière, une gigantesque diarrhée pourrit le Golfe du Mexique. Les ingénieurs ont beau se gratter la tête, ils ne savent pas comment colmater les fuites. Les pompiers pyromanes tentent d’enflammer la nappe. On érige de pitoyables barrages flottants. Illusoire bataille. La merde du diable n’a pas fini de détruire les mangroves. Lire la suite »

Taxe carbone ou taxe pétrolière?

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On parle de plus en plus de la mise en place de la taxe carbone, taxe destinée en priorité aux énergies fossiles dont le pétrole. L’idée, défendue depuis quelques temps par Nicolas Hulot ou Jean-Marc Jancovici, vise à renchérir le prix de l’énergie pour le consommateur afin de faire évoluer ses comportements. Un double avantage est attendu de la mesure: diminution des émissions de CO2 et préparation de la population à la raréfaction de la ressource pétrolière. Mais qui oserait parler de la taxation des compagnies pétrolières? Lire la suite »

Echauffements climatiques, une pièce au climat ambigu

Echauffements climatiques est une comédie mettant en scène une famille de la bourgeoisie parisienne vénale, propriétaire d’un immeuble parisien, les Messonier, et leurs locataires. Ces derniers sont : Lire la suite »

L’autre salon automobile de Genève

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Si les hivers deviennent célèbres pour leurs taux record de particules fines dans l’air, les étés eux ne sont pas en reste avec des concentrations alarmantes d’ozone. Les médias en parlent de temps en temps en y consacrant un article ici et là… et puis on oublie tous très vite ces « faits divers » récurrents. Les habitants peuvent enfin retrouver bonne conscience en se déplaçant quotidiennement avec leurs véhicules crachant des particules fines. Si on ne parle plus de pollution dans la presse, c’est qu’il y en a pas, n’est-ce pas ??? Et peut-être l’année prochaine, comme chaque année à la même période, une nouvelle alerte à la pollution sera lancée, cette fois-ci pour avoir dépassé le quintuple des limites journalières. Les politiciens en parleront au Conseil d’Etat, les journaux en feront leur couverture, certaines personnes seront choquées. Lire la suite »

Les compagnies pétrolières sèment la mort et la destruction

Irak, Birmanie, Caucase. Les compagnies pétrolières ne reculent devant rien une fois qu’il s’agit d’assurer leurs profits.

par POL DE VOS

En Birmanie, (officiellement Myanmar), un pays d’Asie, le pouvoir est aux mains d’une poignée de généraux qui se font appeler le ‘SLORC’, ou State, Law and Order Restoration Council (Conseil pour le Rétablissement de l’Etat, de la Loi et de l’Ordre). La dictature s’appuie sur le travail forcé massif, la torture, le viol et les exécutions absolument arbitraires. La compagnie pétrolière française Total et la société américaine Unocal y ont lancé une joint-venture avec le SLORC pour la construction et l’exploitation d’un gazoduc allant du golfe de Birmanie à la frontière de la Thaïlande.

Dans ce projet, la dictature birmane voit une source importante de fonds externes et l’a donc soutenu dès le départ. Les généraux ont obligé la population locale au travail forcé dans le projet et ont étouffé dans l’oeuf toute forme de protestation. Aujourd’hui, la dictature et les multinationales collaborent de façon intense. Bien avant la signature du contrat, le SLORC avait déjà chassé des dizaines de milliers d’habitants des villages «importuns».(1)

L’armée birmane patrouille régulièrement le long des routes voisines du pipeline, à bord des véhicules que les groupes pétroliers mettent à sa disposition. Les officiers commandant les deux bataillons cantonnés dans le secteur où est établi le QG de Total, ont en effet reçu de nouveaux véhicules en guise de cadeaux, ainsi qu’une année de fourniture d’essence gratuite.(2) Malgré des plaintes détaillées et de massives protestations internationales, Total continue tout simplement à poursuivre sa collaboration avec la dictature. En effet, les profits s’avèrent plus qu’alléchants.


Total collabore étroitement avec la dictature birmane. Au point d’obliger des groupes entiers de la population locale aux travaux forcés au profit du groupe français. (Photo Damien Lewis)

Un drôle de couple

Au Sud du Tchad, un groupe pétrolier, sous la direction d’Esso-Afrique, veut prospecter dans une nouvelle région. En 2002, il compte pomper 200.000 barils par jour et les acheminer vers la côte par un pipeline qui traversera le Cameroun. La Banque Mondiale va mettre des fonds de développement à la disposition de ce «Projet pétrolier et d’installation de pipeline Tchad-Cameroun», de façon à limiter les risques financiers des compagnies pétrolières. Selon le document du projet, 4,5% des recettes pétrolières seront réservées au développement de la région. Toutefois, aucun plan concret n’a encore été élaboré à ce propos.

Au contraire, on s’est limité à proposer des mesures en vue de décourager une immigration massive dans la région. Ainsi, on a entre autres insisté sur l’importance d’une limitation du développement des infrastructures et du progrès social de la région. Au Cameroun, le pipeline va provoquer d’incroyables dégâts environnementaux dans la région côtière.

En outre, il existe un risque de fuites et de pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques. Une étude récente de l’Université britannique de Warwick a estimé que les dégâts à l’environnement se chiffreraient annuellement à quelque 1,5 milliards de dollars (60 milliards de BEF), soit environ 104 dollars (4.160 BEF) par an et par habitant.(3) Des critiques font référence à de précédentes expériences en Afrique noire, où le pétrole est le premier produit d’exportation. Au Nigeria, au Cameroun, en Guinée équatoriale, au Gabon, au Congo-Brazzaville et en Angola, le pétrole représente entre 40 et 90% des revenus à l’exportation.

Mais la population elle-même ne voit que très peu de cette richesse. Presque tous ces pays producteurs de pétrole gardent à peine l’équilibre au-dessus de la moyenne des pays les moins développés. Au Nigeria, Shell a collaboré à une dictature sanglante. Et on peut difficilement imputer au hasard le fait que l’Angola, dirigé par un gouvernement progressiste et indépendant, est ravagé par le terrorisme des milices de l’Unita, mises sur pied en leur temps par la CIA.

Depuis lors, la population a déjà subi 1,5 million de morts!(4) N’empêche que la Banque Mondiale continue à défendre le projet avec enthousiasme. D’après elle, les 300 puits de pétrole et les 1000 km du pipeline, dans lesquels on a investi 3,5 milliards de dollars (140 milliards de BEF), constituent la meilleure façon d’augmenter considérablement les revenus des autorités du Tchad et du Cameroun et d’accélérer le développement de ces pays. Mais le Cameroun objecte que les suppléments de revenus en provenance de cette exploitation pétrolière serviront en grande partie à rembourser la dette extérieure, dont une part importante retournera à… la Banque Mondiale.

A en croire le site internet d’Esso, la multinationale développe un gigantesque projet humanitaire au Tchad et au Cameroun: photos de visages souriants, rapports rassurants quant aux effets sur l’environnement,… La réalité est tout autre.

Guerre avec la Russie?

«(La guerre du Golfe a été) le symbole de l’inquiétude des Américains au sujet de la sauvegarde des réserves de pétrole et de gaz naturel», a déclaré Bob Dole, en son temps leader des Républicains américains.(5) Le million et demi de morts provoqués par la guerre et le maintien de l’embargo contre l’Irak ont donc servi en premier lieu à alimenter la soif de profit des multinationales. Mais Dole a également indiqué qu’une nouvelle série de conflits pétroliers étaient également en vue dans le Caucase: «La région qui nous crée des soucis continue à s’étendre en direction du nord et comprend la Caucase, la Sibérie et le Kazakhstan.»

Les gouvernements occidentaux sont fin prêts à défendre les intérêts de leurs multinationales. En tant que secrétaire d’Etat à la Défense du président américain Bush, Dick Cheney a joué un rôle central dans la guerre de Golfe 1991. Plus tard, Cheney est devenu le n° 1 de la plus importante firme de services du monde international du pétrole, la Halliburton Company de Dallas. Jusque hier.

Aujourd’hui, il est candidat à la vice-présidence auprès de Bush junior.(6) Il défend opiniâtrement une intervention militaire encore plus importante dans le Caucase. Mû par des considérations d’ordre humanitaire, sans doute? Ou pour assurer de meilleures positions aux multinationales américaines du pétrole face aux Russes?

Stephen J. Blanck, un expert du Strategic Studies Institute, nous l’explique: «Les responsables gouvernementaux nient avec la régularité d’un métronome que ce genre d’interventions militaires ne cache que de mauvaises intentions. Mais la Russie a de bonnes raisons d’être méfiante. Ces activités ne signifient pas impérativement (sic) la préparation d’une invasion mais bien, en tout cas, l’extension de la zone de sécurité et d’influence vers des territoires estimés d’intérêt vital par Moscou.» Et d’ajouter: «C’est clair. La tension accrue entre l’Est et l’Occident restera encore assez longtemps à l’ordre du jour en Europe.» (7)

Source: www.ptb.be

1 EarthRights International (ERI) and South Asian Information Network (SAIN). Total denial, A Report on the Yadana Pipeline Project in Burma. (http://metalab.unc.edu/freeburma).
2 Le Nouvel Observateur, mars 1999.
3 www.environmental defense.org.
4 Demain le monde, janvier 1999.
5 Frankfurter Algemeine Zeitung, 15 juin 1992, cité dans Poker Menteur (EPO), p.136.
6 www.stopnato.com, 10 août.
7 The next stage of Nato-Russian relations, in Nato after enlargement, US Army War College, Washington, 1998. Cité dans Poker Menteur (EPO), p.115.

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La tyrannie de l’économie pétrolière

La tyrannie de l’économie pétrolière

Selon le classement des Nations unies, le Nigeria et l’Angola, les deux principaux producteurs africains de pétrole se trouvent actuellement au rang des nations les plus pauvres, plus précisément les plus appauvries par trois décennies d’exploitation pétrolière. Au Nigeria, le PNB/hab était de 1000 $, en 1970. Il n’était plus que de 320 $ en 1996.

L’ensemble des Etats rentiers (qu’ils exploitent du pétrole ou une autre ressource naturelle) présentent des caractéristiques communes. Vivant exclusivement de la rente et de sa redistribution, ils peuvent se permettre, par exemple :

- de ne pas établir de relations avec les acteurs économiques et sociaux,
- de ne pas développer une production propre dans d’autres secteurs.

Ils jouissent donc d’une très grande autonomie par rapport à leur population, puisqu’ils sont capables de fonctionner et de renforcer leurs services sans recourir à l’impôt. L’essentiel du jeu économique et socio-politique consiste dès lors à s’approprier les fruits de la rente et à déterminer quel est le groupe qui en bénéficiera le plus largement au détriment du reste de la population. Face à cette situation, on assiste ces vingt dernières années à une radicalisation des demandes liées à la redistribution de la manne pétrolière. Les troubles se sont multipliés et sont de plus en plus violents (voir la situation au Nigéria, au Congo… ), opposant tantôt des communautés ethniques entre elles, tantôt face à l’Etat, tantôt face aux multinationales.

Comment les pays africains affectent-ils la rente ? Plusieurs modèles ont coexisté.

• Au Nigeria : « le modèle d’investissement de la rente » dans les secteurs industriels soutenus par le pétrole (raffinerie, sidérurgie, … ) prédomine. La manne pétrolière fait aussi l’objet d’une consommation par les élites urbaines et de placements à l’étranger (fuites des capitaux).

• Au Congo : « Le modèle de consommation de la rente » par les élites prédomine. La manne pétrolière sert aussi à l’entretien d’entreprises publiques qui régulent le chômage. La fuite des capitaux est importante.

• Au Cameroun : « Le modèle de l’épargne » occupe la première place. Pendant vingt ans, les revenus du pétrole n’ont pas été budgétisés car il fallait, selon le gouvernement « mettre de l’argent de côté pour préparer l’avenir » (fuites massives de capitaux).

Si l’emploi de la rente est différent selon les pays, deux utilisations de cette manne sont communes à tous les états analysés.

- La rente nourrit la rente : les capitaux engrangés grâce à l’extraction du pétrole servent à entretenir « l’appareil de capture » de la rente.

- La rente alimente la dette : Les Etats pétroliers font partie des Etats les plus endettés d’Afrique. Pour « remédier » à cette situation, ils ont dû accepter des plans d’ajustement structurel entraînant par exemple des dévaluations massives, une libéralisation du commerce et la privatisation d’une grande partie des entreprises publiques ou parapubliques. Ces politiques imposées par le FMI et la Banque mondiale, n’ont pas eu les résultats escomptée (aggravation de l’endettement). De plus, elles ont mis en évidence I’existence d’un phénomène de privatisation de l’économie bien avant l’imposition des plans d’ajustement. La plupart des entreprises d’Etat appartenaient à des proches du pouvoir qui les ont ensuite « officiellement » acquises. Ces acquisitions ont favorisé la corruption. Ces firmes servaient et servent souvent de paravent à des activités illicites (blanchiment d’argent, répartition des licences d’exportation…).

Dans leurs activités en Afrique, les multinationales du pétrole illustrent clairement un processus de socialisation des pertes et de privatisation et capitalisation des profits.

Profitant des faiblesses des réglementations sociales, environnementales et économiques (notamment sur le partage des bénéfices), réglementations qu’elles ont d’ailleurs soin d’influer, les multinationales du pétrole peuvent se permettre différents comportements :

• n’appliquer aucun des standards requis dans les pays industrialisés quant aux technologies utilisées et aux mesures d’impact sur l’environnement ;

• échapper aux obligations de provisionner des fonds pour indemniser les populations victimes en cas d’accidents industriels ;

• renvoyer constamment les responsabilités du privé vers le public, des compagnies pétrolières vers les Etats Africains (comme l’illustre le projet du consortium Esso, Shell, et Elf au Tchad et au Cameroun).


Le prix du pétrole

L’histoire du prix du pétrole est l’histoire d’un rapport Nord-Sud, ajusté par les Etats-Unis. Si dans les années 60, les membres de l’OPEP ont pu imposer une revalorisation du prix du baril, c’est que cette exigence rencontrait les intérêts stratégiques de Washington, à savoir limiter les importations américaines d’or noir et protéger les investissements déjà engagés en Alaska.

Dans les années 80, les contre-chocs pétroliers correspondaient eux aussi à l’expression d’un revirement de la politique énergétique américaine : la sécurité des approvisionnements ne passant plus par une augmentation de la production nationale, mais par la signature d’accords bilatéraux avec certains pays (Venezuela … ) et par un contrôle politique et militaire renforcé des principales réserves de production. Les prix ont chuté.

La présence des Etats-Unis en Afrique allait s’accroître dans les années 90, avec l’arrivée des « majors » pétroliers américains dans le Golfe de Guinée.

Les deux chocs pétroliers (73-74 et 79-82) ont quant à eux permis aux multinationales de rentabiliser un pétrole jusqu’alors fort cher, celui de la Mer du Nord ou de l’Alaska. Les firmes internationales ont ainsi progressivement acquis l’avantage technologique qui allait leur permettre de s’imposer en Afrique, au début des années 90. Les nations productrices, elles, perdaient l’avantage que leur avait concédé la récupération de la propriété foncière de leurs champs pétroliers (mouvements de décolonisation et de nationalisation).

Restructuration du secteur pétrolier dans les années 1990

En Afrique, on assiste à un retour en force des compagnies dans les activités de prospection et d’exploitation. Quelques chiffres reflètent leur « engouement » pour le continent noir, illustrant ce que le CODESRIA à Dakar appelle l’insertion rentière de l’Afrique dans la mondialisation. En 1997,. l’Afrique représentait 14% des exportations mondiales de pétrole brut. De 1987 à 1997, ces exportations ont augmenté de 43% alors que la moyenne mondiale se situait autour des 17%.

Aux dires des pétroliers eux-mêmes, l’Afrique sera dans les dix, vingt prochaines années « le champ de bataille le plus chaud, dans la répartition des nouveaux marchés pétroliers ». D’autant plus que les coûts de production y sont très bas et que les sociétés pétrolières peuvent espérer les faire encore baisser, grâce à l’utilisation massive d’une technologie de pointe. Cette insertion rentière de l’Afrique dans la mondialisation ne se passe pas sans conflits portant sur la redistribution de la rente ou le modèle de (non) développement qu’elle impose.

En effet, on assiste à une multiplication et à une radicalisation des troubles dans plusieurs pays (Nigeria, Congo…). Question ouverte : la concurrence féroce que se livrent les Français et les Américains dans la « course aux gisements » offre-t-elle une chance aux Etats africains de multiplier le nombre de leurs partenaires et de ne plus se retrouver seuls face une compagnie omnipuissante et omniprésente (Shell, Elf…) ?

Actuellement, le rapport de force entre pays producteurs africains et compagnies pétrolières internationales reste toujours favorable à ces dernières car :

• la situation d’endettement des Etats africains les oblige à recourir à la technologie et aux capitaux étrangers (voir Algérie, Congo…) ;

• les groupes pétroliers américains et européens ont, depuis les années 1980, fortement diversifié leurs investissements en Afrique vers les minerais énergétiques comme l’uranium et non énergétiques comme le cuivre. L’exploitation des gisements miniers et pétroliers se réalise de plus en plus en consortium, alliances stratégiques momentanées associant des concurrents aux portefeuilles d’activités diversifiées. Par cette nouvelle forme de concentration intersectorielle, les multinationales ont acquis dans les négociations une capacité « d’encercler » les Etats, à la merci de la rente qui leur est servie.

Une des questions qui se pose maintenant est de savoir si l’évolution des formes juridiques des contrats (abandon du système des joint-ventures au profit de contrats de partage de production) va permettre aux pays producteurs africains de se libérer de la tyrannie pétrolière et d’investir dans de nouveaux champs d’activité (agriculture, produits manufacturés…).

En ce qui concerne l’impact des activités des multinationales du pétrole en Afrique sur les résistances populaires, les constats sont aigus. On assiste à :

• un muselage de l’acteur syndical en Afrique (comme l’illustrent les lois de pouvoirs spéciaux contre les syndicats au Nigeria au milieu des années 1990) ;

• une privatisation de l’Etat. Au Nigeria, les manifestations contre Shell ont été réprimées par des policiers équipés (armes, voitures…) par la compagnie pétrolière ;

• une privatisation des normes environnementales. Le président du groupe de réflexion « Vision 2000 » qui étudie les orientations futures de l’industrie pétrolière au Nigeria est un ancien PDG de Shell-Nigeria.

Les stratégie de résistances au Sud et au Nord

• Au Sud : les résistances populaires sont multiples. Citons par exemple les résistances paysannes qui luttent pour une reconnaissance de leurs droits sur les terres ou pour une indemnisation de leur outil de travail quand celui-ci est dévasté par l’activité pétrolière… Ces luttes ont engrangé quelques succès face aux « stratégie de division » (à l’intérieur et entre les communautés) développées par les multinationales.

Dans le Delta du Niger au Nigeria, dans le bassin de Doba au Tchad, des coalitions de mouvements paysans, associations écologistes, groupes de citoyens mobilisés contre les politiques d’ajustement structurel imposées pour s’acquitter de la dette, s’unifient sur la revendication d’un « moratoire » quant à la poursuite des activités pétrolières. Ce moratoire devrait permettre aux peuples de redéfinir souverainement la place du pétrole dans le développement et les conditions imposées aux firmes privées pour son exploitation.

• Au Nord : l’appui apporté par les organisations du Nord aux divers mouvements du Sud sont de trois types :

- expertises et contre-expertises ;
- achats d’actions de transnationales par des groupes progressistes ; cette approche est très utilisée au Canada et aux Etats-Unis. Elle permet de participer aux AG’s des groupes et d’essayer un « contrôle » sur ses orientations futures
- les codes de conduite.
Ce dernier type d’appui est-il crédible lorsque l’on sait
- que les majors de l’industrie pétrolière continuent de museler l’acteur syndical et de contourner les conventions collectives ;
- que ces codes de conduite servent souvent de paravent à des activités qui restent éminemment destructrices ;
- que les sociétés internationales se sont systématiquement opposées aux travaux de la CNUCED en vue de rédiger « un code de conduite sur les transnationales » ;
- que l’intervention des ONG dans la rédaction de ces codes traduit peut-être une tentative de noyautage des associations citoyennes par les multinationales.

Source: Les multinationales du pétrole en Afrique
Séminaire organisé par l’AITEC, le GRESEA et IRENE, 17 et 18 mai 1999
http://www.globenet.org/

Dollars pour Dictateurs

Dollars pour Dictateurs

Quand le Wall Street Journal s’intéresse à la corruption au Congo. Une action en justice soutient l’existence au Congo d’une corruption similaire à celle du Programme Pétrole contre Nourriture. Lire la suite »