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La vie sans voiture(s)

L’impossible voiture

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Non, je ne suis pas contre l’automobile. Mais il est vrai que j’occupe une position privilégiée parmi ceux qui ont besoin de se déplacer: je suis capable de m’en passer la plupart du temps.

Oui, c’est modeste, je privilégie le vélo en ville pour mes petites courses et j’ai des loisirs (quelle chance!) qui évitent le gaspillage d’énergie fossile.

Comme beaucoup de citadins des grandes agglomérations qui prennent les transports en commun pour aller au travail parce que l’automobile, pour eux, est inapte à rendre le service (embouteillages, pollution, impossibilité de garer le véhicule), comme les heureux travailleurs qui travaillent au rez de chaussée de leur logis, bref, je suis de ceux pour qui l’automobile n’est pas indispensable.

Il y a tous les autres.

Ceux qui encouragés à habiter loin de leur travail ou encouragés à travailler loin de leur habitat sont confrontés aujourd’hui à un cruel dilemme: trois pleins de gazole font trois fois 76 euros chaque mois.

Nos modes de vie, nos modes de déplacement, nos modes de consommation obéissent à un dogme, celui de l’incontournable besoin de l’automobile pour la grande masse des habitants de la France profonde.

Il faut dire qu’on aura mis le temps pour arriver à ce résultat.

Depuis les années 50 où massivement on a arraché les rails des tramways dans nos métropoles alors que nos voisins les entretenaient, comme à Bâle.

Depuis Pompidou, ce grand amoureux de la bagnole, on a commencé à bétonner partout des rocades et des autoroutes pour mailler le territoire et faire en sorte que pas un point de l’hexagone ne soit éloigné de plus 50km d’un accès autoroutier.

Et maintenant?

Maintenant que le pétrole atteint des sommets? et que la pollution atteint des pics permanents dans les zones urbaines et de grand transit routier?

Il faut admettre que nos politiques sont désarmés et qu’ils évitent d’entrer dans ce sujet scabreux comme actuellement dans la campagne présidentielle, un sujet obligeant à une remise en cause profonde de notre façon de vivre que très peu parmi nos semblables sont prêts à envisager.

Car, il faut l’admettre, la voiture reste le symbole d’une richesse, d’un confort bourgeois facteur de cohésion sociale.

Quel candidat-président serait prêt à mettre en cause un des derniers bastions de la concorde nationale qui va encore de soi?

S’il est un domaine ou gauche et droite sont d’accord, c’est que la voiture reste un ciment républicain. Quel qu’en soit le prix à payer!

L’utopie de la voiture électrique?

Les Français ne sont pas dupes car ils savent que cette technologie encore chère nécessitera à nouveau un vaste parc de centrales électriques soit d’origine nucléaire soit à effet de serre pour recharger les véhicules.

Autant dire la peste ou le choléra.

Oui, on pourrait aussi imaginer des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques…

Combien?

Des gens sérieux ont évalué les besoins.

Pour compenser en électricité les 40 mégatonnes équivalent-pétrole consommés par les voitures, il faudrait construire:

  • 33 EPR (plus de la moitié du parc existant)
  • ou 31000 éoliennes offshore
  • ou 4 milliards de m2 de panneaux photovoltaïques.

Je me suis quand même demandé si les automobilistes ne se plaignaient pas avec exagération… (sources)

Evolution du prix de l’essence…

Pouvoir d’achat des ménages…

Oui, oui, vélomaxou, mais ce graphique de l’augmentation des prix de l’essence est à euros courants…

A euros constants, l’essence a en réalité baissé de…33,5% entre 1960 et 2006 (source)

En conclusion, selon l’auteur (Jean Baptiste Noe) de ce dernier graphique, les prix de l’essence (seraient) globalement en baisse, en dépit des chocs pétroliers et des pics connus.

Alors qui croire?

La réponse n’est pas facile.

Beaucoup de paramètres interviennent… On roule davantage que dans le passé, les voitures consomment moins: on fait donc plus de kilomètres avec le même plein mais il y a souvent plusieurs voitures par foyer.

Cela dit, au delà de la question économique qui n’est pas forcément tranchée, il reste le problème de fond: l’impossible équation entre la croissance infinie du parc automobile mondial, ses dégâts à la planète et l’inexorable baisse de la ressource pétrolière.

Source: http://velomaxou.wordpress.com/



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16 Commentaires, Commentaire ou Rétrolien

  1. Tassin

    Merci de rappeler cette évidence : faire 100km coûte moins cher aujourd’hui qu’il y a 30 ans.
    L’impression d’étranglement vécue par nombre de nos concitoyens est liée à l’explosion de la mobilité (souhaitée ou contrainte), l’explosion des prix de l’immobilier (qui commence enfin à baisser!)

    Par contre petite correction sur les capacités de production électrique à construire pour alimenter un parc de voitures 100% électrifié :

    Il y a 38 millions de véhicules en France selon le comité des constructeurs français de l’automobile.
    La moyenne nationale est de 14000km parcourus par voiture et par an. Soit 532 milliards de km. A 20kWh/100km (conso réelle et pas constructeur) ça nous fait donc 106TWh de consommation.
    Soit la production de 42 000MW éoliens terrestres (impossible en France) ou 30 000MW éoliens offshore (envisageable).
    106TWh c’est la production de 15GW de centrales nucléaires (7000h par an)soit 10 EPR de 1600MW.
    C’est aussi 21% de la consommation Française actuelle (505TWh).

  2. Jean-Marc

    En fait, suffit d avoir un peu d’âge et de mémoire, pour voir que la voiture, globalement, en france, coûte de moins en moins dans le pouvoir d achat médian.

    Ainsi, quand j’étais étudiant, il y avait moins d’une voiture pour 10 étudiants, les midis, parmi les étudiants français;
    maintenant, il y a plus de 3 voitures pour 10.

    Le pb, c est que le passage au tjrs plus est assez facile (passer de 0 à 1, puis à 2, puis à 3 voitures par foyer (papa, maman, et l enfant ainé(e))

    Mais redescendre en équipement est bcp plus dur, une fois l habitude prise.

    [exemple type de la "redescente" rarement faite, alors que rien ne justifie le (sur)équipement : les retraités, parfois veuf/veuve, dans une maison familiale à 4-5 chambres, avec une grande berline 5 places... qui sert à transporter 1 à 2 personnes (les 2 semaines par an où ils ont -éventuellement- besoin de 5 places pour leurs petits enfants restés sans leurs parents, le taxi ou la location est particulièrement indiqué; et ceci, c est sans parler de la sous-location de 2 chambres vides];

    Ainsi, ceux qui ont testé le multi-véhicule par foyer considèrent comme une contrainte quasi insurmontable, de repasser à la mono-voiture…

    Alors qu’eux-même, ou leur équivalents, 10-15 ans avant, se seraient partagé une voiture sans trop de difficulté.
    (et ils l’auraient même fait sans téléphone portable… tout en pouvant se retrouver à un lieu de RDV à une heure donnée (dingue, non ?))


    Un pb, ce n est pas tellement le prix moyen d’une voiture,
    c est un pb de pouvoir d achat de certains, qui considèrent qu’ils devraient avoir les moyens d avoir plusieurs voitures :
    c’est le pb de l’écrasement des revenus de la classe moyenne et des pauvres après 10 ans de droite :

    la différence entre salaire médian et salaire moyen qui s’accentue
    (le salaire médian est plus bas que le moyen)

    explication :
    si tu donnes 1000€ à 1 personne riche,
    et que tu enlèves 1€ à 1000 personnes pauvres ou de classe moyenne,
    le salaire moyen et le PIB par habitant ne bougent pas
    par contre, le salaire médian baisse (50% de la population a plus; 50% de la pop a moins)

    Seuls le salaire médian et le PIB médian par habitant sont significatifs… donc, dans les JT, on ne nous parle que du salaire moyen et du PIB/par habitant.
    Plus simples à calculer, mais sans signification sur la majorité de la population.

    D ailleurs, si la personne riche ne touche pas 1000, mais 1002€;
    alors, malgré une baisse du salaire médian, le salaire moyen et le PIB par habitant augmentent…
    (c est ce qu’on a vu sous srkozy)

  3. François

    Merci pour l’article et les commentaires! :-)

  4. Chaque voiture c’est IMPOSSIBLE !
    Scrappez les TOUT ! Vedre la Voiture maintenant !
    La Voiture c’est un abonnimation, une disgrace.
    Une bon monde: PAS DE VOITURES !
    http://www.stoprisk.fr.gd
    Arret RISQUE !

  5. FRANCE

    Qui a remarqué que le prix d’un litre d’essence a depuis longtemps dépassé le prix d’un litre de jus de fruits au supermarché ?… Personnellement, je trouve ça immoral.

  6. jbskipper63

    Et bien y a qu’à faire rouler les ouatutures au jus de fruit!!!

    Bon article!

  7. wombie

    @France : pour 1 litre d’essence a 2 euros, il y a (à la louche)
    1.2 euro de TIPP
    0.4 Euro de TVA ( 19.6 %)
    0.4 euro d’essence

    tandis qu’un litre de jus à 2 euros, c’est 0.10 de TVa et 1.9 de jus

    Bref, en France, on roule aux taxes, pas au carburant

  8. MOA

    Wombie, je pense que vos sources pour la répartition du prix de l’essence ne sont pas à jour.

    Pour un prix du litre à 2 euros cela donne plutôt :

    Taxes
    TVA 26% : 0.52 euro (et non 0.40)
    TICPE 32% ex.TIPP : 0.64 euro (et non 1.20)
    Total taxes 58% : 1.16euro (et non 1.60)

    L’essence
    Brut 30% : 0.60 euro
    Cout de production 12% : 0.24 euro
    Total Essence 42% : 0.84euro (et non 0.40)

    Cout de production = raffinage, transport, taxe perçue par le pays producteur etc…marges comemrciales.

    La TIPP a été rebaptisé depuis janvier 2011 en TICPE : taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques.

    ex. de sources :
    http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/20/prix-de-l-essence-qui-dit-vrai_1632244_1471069.html

    http://www.planete-energies.com/fr/l-energie-au-quotidien/les-energies-en-chiffres/le-prix-de-l-energie/le-prix-des-carburants-200032.html

  9. La voiture c’est une barriere pour la devellopement globale et local.
    Le prix de la voyage c’est neccessairement egal avec la transport
    publique. Eg. Belfort – Paris 442 km prix pour 5 personne en train
    = €50 x 5= € 250 En voiture = €20 plus € 20 pour la payage.
    C’est impossible, avec le train la prix est troup cher, la voiture
    plus moins cher, En allemagne le prix pour la train est € 30
    pour 5 personne avec Regio. En France, la Train est plus
    cher et la voiture c’est aussi tres dangereux. La voiture
    IMPOSSIBLE ! Arret RISQUE: STOP Voitures !

  10. wombie

    @FRANCE : au temps pour moi
    mais bon, entre 5.5 % de taxe sur le jus et 56 % sur l’essence, le carburant plus cher que le jus de fruit est quand même plus lié à la fiscalité qu’au cout des matières premières.

  11. Supersnail

    Très bon article, un des plus équilibrés que j’ai lu sur ce site depuis longtemps.

    Le problème de fond n’est pas la voiture en tant qu’objet technique ou physique mais bien notre rapport à cet objet. Et j’ai tendance à voir le verre à moitié plein, ce rapport est globalement en train de changer, pour différentes raisons, notamment le prix mais pas seulement. Il y aura toujours l’aficionado qui voudra son joujou et chérira son précieux, mais c’est le même rapport qu’avec les cigarettes, l’alcool, le mobile… ou internet.

    Courage, le facteur prix VA devenir de plus en plus persuasif, en dépit de toute la volonté de nos politiques (qui poussent dans la mauvaise direction..)

    Ciao

  12. @Paul : Que contes-tu dans le prix de ton voyage en voiture?
    Sans venir avec des tarifs français, dont j’y connais rien, je vais faire le parallèle avec la Suisse.
    Pour une famille de 4 personnes et le voyage Genève – Saas-Fee (pour aller au ski donc).
    Sachant qu’en Suisse, si tu prends un tant soit peu le train, tu prends l’abonnement demi-tarif. C’est grosso merdo le cas de la majorité des voyageurs.

    Bref, Genève – Saas-Fee, aller-retour c’est environ 450km. Sachant qu’une voiture coûte en moyenne 0.80 CHF le km, ça fait un coût de voyage de 360.-. Divisé par 4 ça donne 90.- par personne.
    Maintenant le train, avec le demi-tarif le trajet est 72.20 CHF aller-retour par personne adulte.
    Ensuite le temps de trajet, environ 2h45-3h en voiture, si tout va bien, 3h30 en train, et ça c’est quasiment garanti…

    Bref, comparons oui, mais comparons correctement.

  13. Jean-Marc

    Raghnarok, tu as à la fois tord et raison :

    raison, car tu rappeles que l automobiliste moyen sous-estime complétement le coût de sa voiture :

    la plupart ne comptent que le prix de l essence.
    mais en fait, c est plus compliquer, autre le prix de l essence, il y a
    1-les autres coûts directs du déplacement pour l automobiliste,
    2- plus les coûts indirects pour l automobilistes
    2- et enfin, les coûts indirects pour la société

    1- ni amortissement de l achat sur le temps de vie/sur 5 ans, ni assurance, ni frais d entretien et réparation, de changement de pièces, ni dépenses directes diverses (place de parking, péage, PV) ne sont pris en comptent par l automobiliste moyen.

    2- il ne prend pas en compte ses dépenses indirectes [alors que les loyers augmentent, une pièce parking revient cher; des distances moyennes parcourrue plus longue, entre autre pour aller au garage, à la station service, ou pour faire ses courses à perpette, alors qu'un petit magasin existe à coté de chez soi; du temps perdu en embouteillage + en travail pour payer sa voiture, une plus grande facilité à céder à des dépenses inutiles (le coffre est là pour transporter le bidule), la baisse de santé par usage de la voiture, par rapport à la santé que le conducteur aurait s'il faisait plus de vélo/moins de voiture,...]

    3- bien sûr, les dépenses pour la société ne sont pas non plus pris en compte [les jours d arrêts maladies pour accidents ou suite à la pollution, le stress (les bouchons en heure de pointe sont idéaux...), les morts, le coût des infrastructures, le coût de l'étalement urbain, le coût -entre autre en chômage*- de la "supermarcherisation de la france";
    et ceci, sans parler des implications géopolitiques et des frais militaires...]

    Ainsi, rhagnarok,
    tu rappeles que le coût pris par un automobiliste est sous-estimé (donc tu as raison),
    mais toi-même, comme l’administration, tu ne prend que le coût direct pour cet automobiliste… seulement le premier -sur 3- de mes paragraphes sur le coût…
    (donc tu as tord…)

    hors,même les coûts indirects pour la société (paragraphe 3) sont payés par cet automobiliste**, dans ses impôts directs et/ou indirects, par son temps perdu, par la dégradation de son mode de vie, par ses amis et connaissances blessées ou tuées, etc…

    * il y a bcp moins d emplois par unité de CA dans une grande surface, que dans un petit magasin.
    [c est en partie pour celà que la grande surface peut casser ses prix sur certains produits d appel... mais vaut-il mieux payer un prix correct, ou payer tjrs moins des produits de qualité toujours moindre (made in china/taiwan à faible coût), pour, dans le même temps, devoir payer pour de plus en plus de chômeurs + pour une dégradation généralisée des conditions de travail ?]

    ** suffirait de faire un sondage en belgique (plusieurs enfants belges sont morts en suisse, suite à un accident de bus) :

    demande à leur parent s’ils considèrent avoir fait une bonne économie, par l’utilisation d’un mode de transport -le bus- à coût direct moins élevé que le train;
    mais un mode de transport dont le coût indirect, dont le coût en sécurité, avec risque d accident, de blessés et de morts est plus élevé que le train (mais plus faible que celui de la voiture); si c’est vraiment une bonne économie.

    Pendant une semaine ou un mois, les belges vont considérer que le coût indirect en sécurité ne mérite pas d’être négligé….
    et puis, après… celà leur passera…
    et ils recommenceront à préférer le transport de marchandise par route que par rail, comme les francais, malgré son coût indirect exhorbitant en pollution, destruction des infrastructures et surtout en morts et blessés.

    [il y a bcp plus de camions que de cars, sur les autoroutes belges... d'où le passage du car d enfant au camion; mais dans chaque camion, il y a au moins un chauffeur, et ce camion croise de nombreuses voitures...
    d'ailleurs, il y a bien plus de morts par colisions avec un camion que lors de cet accident de car... mais comme en général, pour chacun de ces accidents, il y a moins de 6 morts (1 en camion + 5 en voiture), voire bcp moins (juste 1 mort en voiture), celà ne fait pas la une des journaux]

  14. Effectivement, ta correction est juste, mais elle creuse encore plus l’écart de prix entre le train et la voiture, vu que les coûts indirectes dont tu parles sont plus élevés pour la voiture et les coûts pour la société sont encore d’autant plus élevés pour la voiture.

    Ta précision est bien évidemment à connaître et à faire connaître, mais d’après moi elle n’intervient qu’en second temps, le peu d’informations que j’ai donné suffisant à prouver que le train n’est pas plus cher que la voiture.

    Merci pour ce gros pâté bien intéressant.

  15. La Voiture c’est TRES IMPOSSIBLE la monnaie pour l’essence, gazole, c’est pour l’arabite Saudite, un REGIME TRES MAUVAIs. Al Qaeda c’est fondee avec le monnaie chaque motoriste donnez pour gazole. STOP RISQUE. Arretez la VOITURE TRES IMPOSSIBLE !

  16. epicurien

    Le graphe de l’évolution des revenus « disponible brut » et « arbitrable » montre que le revenu « arbitrable » a augmenté constamment moins vite que le revenu disponible ce qui veut dire que les dépenses contraintes n’ont pas cessé d’augmenter, d’où l’impression de dégradation du pouvoir d’achat .
    Il me semble que chaque foyer devrait gérer ses dépenses comme une entreprise et notamment chercher à limiter au maximum les dépenses contraintes qui ne donnent pas ou plus de satisfaction, la cigarette est un excellent exemple, la voiture n’est pas loin , et se mettre au vélo peut devenir un vrai plaisir (songeons à nos jeunes années où nous nous amusions comme des fous sur nos biclous) qui diminue la dépendance à l’une comme l’autre.