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La vie sans voiture(s)

Les autoroutes seront les pistes cyclables du futur

reseaux-transport-1970-2000

Si l’on observe l’évolution des réseaux de transport en Europe entre 1970 et 2000, on constate le développement phénoménal du tout-routier depuis maintenant une bonne trentaine d’années. Les réseaux de transports routiers se sont en effet fortement développés depuis 1970. Bien que les autoroutes ne représentent qu’une petite partie du réseau routier européen, le réseau autoroutier a plus que triplé. De son côté, le réseau routier hors autoroutes a augmenté de 22%. Et dans le même temps, le réseau ferré s’est réduit de 12%. Tous les pays d’Europe ont enregistré une réduction de leur réseau ferré à l’exception du Danemark, pays dans lequel les kilomètres se sont accrus de 18%.

En 2000, la densité des réseaux au niveau européen est de 47 kilomètres de voies ferrées pour 1000 km² et de 10.240 kilomètres de routes pour 1000 km², soit un rapport de 1 à 220 environ entre le rail et la route! Cette donnée moyenne sur 15 Etats-membres ne reflète pas les caractéristiques propres à chacun d’eux (densité de population, géographie…).

Il est intéressant d’observer l’évolution des réseaux de transport depuis 1970 car cela coïncide avec le premier choc pétrolier de 1973 et le début de l’envolée des prix du pétrole et des carburants.

En fait, dès 1956, le géologue King Hubbert avait prédit que la production de pétrole aux USA atteindrait son maximum aux alentours de 1970 avant de commencer à décroître. Evidemment, tout le monde l’a ridiculisé. Et pourtant, il avait raison et, depuis 1971, la production de brut aux USA ne cesse de baisser. Bien sûr, ce phénomène n’est pas propre à ce pays mais commun à toutes les régions productrices. Seule la date diffère. A l’heure actuelle, la plupart des pays ont atteint ou dépassé leur pic de production. Et la plupart des spécialistes s’accordent à dire que ce que l’on appelle désormais le Pic de Hubbert est à l’heure actuelle dépassé à l’échelle mondiale.

Donc, au début des années 70 et tout particulièrement à partir du choc pétrolier de 1973, tout le monde savait que le temps du pétrole bon marché était terminé, que la ressource en pétrole disparaissait progressivement et de plus en plus rapidement, et que les cours du pétrole n’en finiraient plus de monter jusqu’à la disparition irrémédiable de la ressource.

Pour les sceptiques, le second choc pétrolier de 1979 est venu comme une piqure de rappel afin de prendre enfin la mesure de la situation et d’envisager des alternatives crédibles à la société pétrolière.

Et pourtant, qu’ont fait tous nos dirigeants politiques et nos grands industriels, rappelons-le, la plupart diplômés de Sciences-politiques, de l’ENA, de Polytechnique ou de l’Ecole des Mines? Ils ont investit massivement dans le… tout-routier et le tout-automobile! Ils ont multiplié par trois le réseau autoroutier européen, augmenté le réseau routier de 22% et réduit massivement le réseau ferré.

Des dirigeants politiques prévoyants et des industriels sérieux auraient sans doute tiré la sonnette d’alarme sous l’angle: attention, il n’y a pas d’alternative sérieuse à grande échelle au moteur thermique de l’automobile, le pétrole va bientôt disparaître et en tout cas coûter très cher à brève échéance, investissons massivement dans les réseaux de transports publics, les pistes et bandes cyclables, les rues piétonnes, la relocalisation des activités économiques, la densification de l’habitat, etc.

Mais non, ils ont préféré construire avec notre argent des routes et surtout des autoroutes qu’ils ont trouvé le moyen de nous faire payer une seconde fois en les rendant payantes. Que le bilan environnemental de la route soit catastrophique n’est pas un problème, du moment que tout le monde puisse faire rouler sa voiture payée à crédit.

Pas de chance, à l’heure actuelle il n’y a toujours pas d’alternative crédible au pétrole pour faire rouler un parc mondial de plus d’un milliard de voitures, mais il y a toujours plus de routes et d’autoroutes…

Les autoroutes seront les pistes cyclables du futur…

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Crédit photo: http://velo2.blogspot.com/
Crédit graphique: Transports urbains, Rapport de Michel DESTOT, Maire de Grenoble, Député, Président du Groupement des Autorités Responsables de Transport (pdf)



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3 Commentaires, Commentaire ou Rétrolien

  1. Lomoberet

    Chouette, on pourra enlever les panneaux scélérats « interdit aux vélos » que l’on découvre à la dernière seconde, et qui ont la prétention de nous faire pédaler des kilomètres supplémentaires quand on en a déjà plein les guiboles

  2. CJ

    L’autoroute en France trouverait enfin sa raison d’être si elle était enfin gratuite (une fois amortie en tout cas) et à vitesse libre.

    Car dans les conditions actuelles, il faudrait m’expliquer l’intérêt de prendre l’autoroute pour payer deux fois, en effet, voire trois en cas de radar intempestif, le tout pour se traîner comme des ânes à demi mort d’épuisement.

    C’est ainsi que une fois n’est pas coutume, je suis totalement d’accord avec vous pour fermer les autoroutes aux voitures et les ouvrir aux vélos et aux patins à roulettes aussi.

    Tous ces milliards dépensés pour qu’une bande de clowns puissent batifoler sur 8 mètres de large avec marquages au sols, flèches de rabattement, vibreurs avant payages, murs anti-bruits, rails de sécurité, bande d’arrêt d’urgence, virages à grand rayon, véhicules d’intervention rapide, cabines radars… Avouez que ça aurait de la gueule !

    Nous repousserions alors les frontières de l’absurde, ce serait plus fort que de marcher sur la lune !

    Vraiment j’espère que ça ce terminera comme ça, la poilade !!